Préface de Son.Exc.Dr. SOK An
La protection pérenne d’ANGKOR s’impose à l’ensemble des Cambodgiens comme une tâche collective et un devoir individuel. Telle est (outre la référence identitaire et le témoignage de la fierté nationale) la signification de la présence de la silhouette du temple d’Angkor Vat sur notre drapeau national.Ainsi s’explique également la constante sollicitude dont ce site prestigieux a fait et continue de faire l’objet, de la part des plus hautes instances de l’État, depuis deux décennies. Feu le Roi-Père, Sa Majesté NORODOM Sihanouk, prit, dès 1991, l’initiative de proposer l’inscription d’ANGKOR sur la Liste du patrimoine mondial (UNESCO). Son successeur, Sa Majesté NORODOM Sihamoni, a daigné accepter, au lendemain de Son intronisation d’être le président d’honneur du Comité international de coordination (C.I.C.) pour Angkor et Il se tient, périodiquement, au courant des travaux menés sur le site.Le Gouvernement royal, sous la conduite de Son Excellence le Premier Ministre, Samdech Techo HUN Sen, soutient sans cesse la mise en oeuvre des programmes de conservation et de développement durable à Angkor et dans sa région, en priorité Siem Reap.
De son côté, la communauté internationale, partenaire de l’Autorité nationale APSARA, gestionnaire du site inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial, reste pleinement engagée sur le terrain et les projets qui s’y développent ont, à ce jour, atteint le chiffre impressionnant de 58 et plus, relevant de 15 pays. Et nous savons, d’ores et déjà, que nous n’allons pas en rester là… Mais, à ANGKOR, la situation du patrimoine est complexe et sa gestion réunit de multiples approches, des techniques et des technologies avancées, des compétences larges et variées. |
De fait la superficie du site inscrit est considérable : 401 Km2 (soit sensiblement 40 000 ha). Ce site, fleuron de la Liste, est d’une complexité unique en son genre. Il est à la fois : un site archéologique, un ensemble de monuments historiques, une forêt, un paysage culturel, un système hydraulique ancien, un cadre authentique de vie et d’activités rurales, un riche conservatoire de culture immatérielle, enfin une destination touristique mondialisée.Par ailleurs notre tâche se complique par la double pression exercée sur l’intégrité du site d’Angkor :a. l’une, endogène, provenant des habitants qui, au nombre de plus de 100 000, vivant dans 112 villages et hameaux dispersés à l’intérieur du site, cherchent de façon constante à étendre leur logement : ce qui menacerait le site archéologique ;
b. l’autre, exogène, liée au voisinage de la ville de Siem Reap, cheflieu de la province et lieu d’accueil et de séjour des touristes : l’extension urbaine rampante risque de s’orienter vers les limites du site éco-historique. Nous sommes conscients des défis comme l’est, avec nous, la coprésidence du C.I.C., assurée vaillamment par la France et le Japon. Pendant la décennie qui s’annonce sous d’heureux auspices, nous veillerons tous à ce que la situation globale des zones protégées reste satisfaisante, tout en accordant toute l’importance qu’il faut à la pression due au développent touristique et en assurant au mieux la gestion durable du site, nous ne perdons jamais de vue l’essentiel : les valeurs qui ont justifié l’inscription d’ANGKOR sur la Liste du Patrimoine mondial reposent en grande part sur l’authenticité des monuments et l’intégrité du site. Notre effort commun visera à préserver cette authenticité et à sauvegarder cette intégrité. |