12SP.1

 

1. WORLD MONUMENTS FUND

La galerie « du barattage de la mer de lait » dans le temple d’Angkor Vat ne présente pas de problème d’ordre structural, la menace qui pèse sur la conservation du bas-relief tirant son origine de la pénétration de l’eau de pluie et de la migration de sels. Le WMF a préparé un projet bien justifié par une documentation méticuleuse, des tests et une analyse structurale. La philosophie que préconise cet intervenant est correcte et pourrait être qualifiée de « mesures préventives pour prévenir des dommages et la dégradation ». Cependant, comme il n’y a pas de risque immédiat (le processus de dégradation étant très lent), il est suggéré de procéder à une réflexion plus poussée sur trois axes principaux :

  • La stabilité. L’insertion de feuilles de plomb entre les joints doit faire l’objet d’une évaluation expérimentale, car il pourrait se produire une réduction de friction, d’où l’introduction d’un facteur de risque s’agissant des conditions structurales ;
  • Des considérations d’ordre culturel. Il a été maintes et maintes fois souligné qu’une opération de démontage et de remontage ne devrait être entreprise que très exceptionnellement, lorsqu’il n’existe pas d’autre solution possible ou fiable ;
  • Les bienfaits futurs. Toute opération devrait, chaque fois que cela est possible, être l’occasion d’acquérir une expérience pouvant être mise à profit au cours de futurs travaux similaires et présentant des avantages économiques et techniques.

À la lumière de ces observations, il est suggéré de procéder, in situ et en laboratoire, aux tests et analyse suivants :

  1. Déterminer de façon précise l’ampleur du problème de l’infiltration des sels qu’entraîne la présence de ciment dans cette galerie ;
  2. Déterminer le coefficient de friction par les feuilles de plomb sur le grès ;
  3. Mesurer l’inclinaison des piliers de la galerie et l’inclinaison des points « horizontaux » ;
  4. Déterminer, sur l’ensemble de la galerie, le volume d’eau qui pénètre à travers les toits ;
  5. Effectuer des tests sur une zone restreinte (à définir par APSARA), afin de vérifier la faisabilité et la pertinence de la solution proposée par le WMF ;
  6. Poursuivre des recherches théoriques et expérimentales afin d’explorer les solutions alternatives permettant d’assurer l’imperméabilité sans démontage systématique des structures de pierre sèche.

Sur la base des résultats obtenus au moyen des études et des tests mentionnés plus haut, il est également recommandé que d’autres solutions pour imperméabiliser toutes les toitures des temples d’Angkor soient recherchées, solutions qui seront présentées lors d’un atelier spécial sur le chantier qui se tiendra avant la prochaine session du Comité Technique du CIC.