18ST.11

 

Rapport du Groupe d’Experts ad hoc pour le Développement Durable sur le projet ANGORICA

Après avoir fait part de leurs réflexions sur l’éthique et la pratique du processus de développement durable, les Experts ad hoc ont mis en garde contre les risques qu’engendre l’exploitation démesurée du site du patrimoine mondial. Le site d’Angkor est un espace à caractère sacré et un lieu culturel de haute signification. Son exploitation touristique légitime ne doit jamais en faire un simple cadre de spectacles ni un objet de commercialisation.

Ces principes sont, encore une fois, fortement rappelés, des principes qui s’inscrivent, au plan national, dans le cadre des dispositions du Décret royal du 28 mai 1994 et, au plan international, dans le cadre des normes qui s’appliquent aux sites et monuments inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial. Cela dit, les Experts ah hoc ont recommandé, en particulier:

  1. De ne pas accorder d’autorisation pour l’organisation globale d’un spectacle qui affecte, à la fois et de façon simultanée, un grand nombre de monuments prestigieux :
    1. Le Bayon
    2. Angkor Vat
    3. Bantey Kdei
    4. Neak Pean
    5. Sras Srang
  2. Au cas où l’aspect culturel serait privilégié par rapport à la démarche purement commerciale et si des garanties de préservation des structures patrimoniales sont obtenues, il pourrait être envisagé d’autoriser une représentation théâtrale d’envergure.

Toutefois, cette autorisation doit être assortie des conditions suivantes :

  1. Aucune structure (scène, amphithé-âtre, écran, haut-parleurs), même légère dans sa conception, ne doit avoir de prise directe sur les murs ni reposer sur les pierres du Temple ;
  2. Le nombre des spectateurs doit être fixé en fonction des nécessités de sécurité des personnes et des lieux et de la préservation de l’intégrité du patrimoine.

(NB : Le projet ‘ANGORIKA’ préconise 3 000 (trois mille) places au Bayon, ce qui est inadmissible et périlleux pour le monument !)