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Angkor Vat, chaussée-digue ouest:

En 2000, lors du démarrage des travaux de restauration de l’angle nord-est de la chaussée digue ouest d’accès à Angkor Vat par l’Université Sophia, le flux de visiteurs accédant au temple était de 450 000 personnes par an. Quinze ans plus tard, cette fréquentation atteint le chiffre de 4,5 millions de visiteurs. La future organisation des travaux de restauration de la partie nord-ouest de cette chaussée doit donc obligatoirement être conçue de manière différente.

Le problème majeur est donc celui de la cohabitation de ce nouveau chantier avec ce flux accru de visiteurs. Différentes solutions peuvent être envisagées à cette fin :

10.1 Accès des visiteurs par le côté sud de la chaussée-digue en parallèle des travaux réalisés sur son côté nord. Cette solution présente l’inconvénient de l’étroitesse du passage résiduel pour les visiteurs aussi bien en entrée qu’en sortie du temple. Elle se traduirait par des attentes importantes des visiteurs à l’entrée de la chaussée-digue, elles-mêmes incompatibles avec les actuels flux de circulation automobile sur cette zone. Cette solution ne semble donc à la rigueur possible que si était mise en œuvre immédiatement la fermeture du parvis à la circulation automobile et la mise en fonctionnement de la seule route de contournement extérieur du parvis, la zone du parvis devenant de ce fait entièrement piétonnière.

10.2 Fermeture complète de la chaussée ouest pendant les travaux et transfert de l’entrée générale du temple à sa chaussée est. Cette solution présente l’inconvénient majeur de l’absence d’aires de stationnement suffisantes de ce côté est ainsi que de l’absence de tous services au public (boutiques, restaurants, toilettes, etc.). Elle apparait donc a priori irréaliste.

10.3 Conformément à la solution proposée par l’université Sophia, construction d’une passerelle d’accès parallèle à la chaussée-digue au sud immédiat de celle-ci. Cette solution aura un impact esthétique important sur la présentation générale du monument. Elle présente en revanche l’avantage de mieux gérer la cohabitation entre la réalisation des travaux et la circulation des visiteurs, en séparant clairement et en sécurité ces deux activités parallèles. Dans ce cadre, doit bien évidemment être posée la question du mode de construction de cet ouvrage provisoire qui ne doit en aucune façon perturber les sols, éventuellement archéologiques, du fond de la douve. Ce nouveau dispositif provisoire, pourrait donc s’appuyer sur ce fond de douve sans perturber celui-ci. Deux solutions techniques peuvent être envisagées, soit celle d’une structure métallique, soit celle d’une digue provisoire réalisée par un remblai de sable. L’une comme l’autre nécessiterait une régulation contrôlée du niveau de l’eau dans la douve. Le groupe d’experts recommande, si cette troisième option d’accès était retenue, de privilégier le choix d’une réalisation en sable qui serait mieux intégrée esthétiquement au voisinage immédiat du monument.

10.4 Le groupe d’experts ad hoc a proposé l’étude d’une quatrième option consistant à implanter un tel accès de liaison indépendant non pas au voisinage immédiat de la chaussée-digue historique, avec l’impact qui en résulterait sur l’image générale du monument, mais plus loin au sud, par une passerelle rectiligne, construite en sable ou en structure métallique (tube d’échafaudages) et traversant la douve au droit de la Porte aux Éléphants au sud de la galerie ouest du temple.

À son autre extrémité, cette nouvelle chaussée d’accès provisoire, bien dimensionnée et sécurisée par des garde-corps, pourrait se raccorder sans difficulté sur le parvis d’accueil du temple avec ses différents équipements actuels de parking, boutiques, restaurants et autres services.

Pour des raisons d’efficacité, la réalisation des travaux nécessite l’utilisation de grues. L’université Sophia a proposé une implantation qui paraît satisfaisante et qui permettrait d’assurer à la fois l’approvisionnement du chantier et la sécurité des visiteurs à proximité.

Pour des raisons d’impact esthétique sur ce monument majeur du patrimoine mondial, le délai de six ans défini pour ce chantier par l’université Sophia paraît cependant difficilement acceptable et le groupe d’experts ad hoc recommande à l’université Sophia et à l’Autorité nationale APSARA, tous deux opératrices de ce projet, d’étudier absolument la possibilité d’optimiser ce délai en le réduisant à une durée n’excédant pas quatre ans, et dont l’option numéro 4 paraît être la mieux à même de permettre de réaliser les objectifs.