28ST.2

 

2. Angkor Vat : Les deux bassins nord et sud encadrant la chaussée intérieure de l’accès ouest :

Sur la base de ces constats, le groupe d’experts ad hoc émet, à l’Autorité nationale APSARA, les recommandations suivantes :

1. Effectuer le curage et le dévasement des deux bassins pour en rétablir la profondeur d’origine, afin que la nappe phréatique puisse être à même d’assurer naturellement le reflet souhaité, y compris pendant la saison sèche.

On signalera ici que les investigations archéologiques conduites il y a quelques années sur le bassin sud ont révélé sur celui-ci une absence de potentiel archéologique significatif. Une vérification analogue sera à effectuer concernant le bassin nord.

2. Ce curage ne manquant pas de mettre au jour les gradins de latérite encadrant ces deux bassins, à l’origine vraisemblablement couronnés d’une margelle supérieure en grès, diagnostiquer alors l’état de ces ouvrages et en définir le programme de consolidation et de restauration.

3. À cette fin, effectuer pour la prochaine session du CIC, de premiers sondages et curages partiels permettant de mieux apprécier, avec l’appui du groupe d’experts ad hoc, la nature, la configuration et l’état de ces infrastructures actuellement enfouies et/ou immergées.

4. Si le rétablissement de ces gradins ne suffit pas à assurer le stationnement des visiteurs-photographes à l’ouest de ces bassins, renforcer les sols immédiatement à l’ouest de ceux-ci par une bande gravillonnée en latérite à même de supporter ces piétinements localisés.

5. Sur l’ensemble des surfaces en herbe à l’intérieur de la première enceinte du temple d’Angkor Vat (et réitérant ici une nouvelle fois les recommandations antérieures), supprimer impérativement l’ensemble du réseau orthogonal actuel d’allées artificielles gravillonnées, pour permettre le rétablissement naturel d’un réseau complet d’allées spontanées, qui, au vu des constats effectués sur place, garantit visuellement une meilleure délimitation entre les surfaces en herbe et les surfaces de circulation.

6. Afin d’assurer une bonne remise en herbe de l’ensemble suivant ce nouveau dispositif, et selon la proposition faite par l’Autorité nationale APSARA, établir un réseau d’arrosage complet comprenant: station de pompage dans les douves, éventuel réservoir-relais à intégrer et à dissimuler dans les boisements au nord, canalisations fixes en tuyaux PEHD, bouches à clés à repartir sur le site dans les différentes zones à arroser et permettant le branchement de tuyaux aériens amovibles souples pour le raccordement d’asperseurs ou de dispositifs de goutte-à-goutte.

7. Pour réduire au minimum l’impact archéologique de la création de tels réseaux de canalisations fixes (tuyaux PEHD), utiliser et emprunter, côté nord, les anciens caniveaux de drainage créés par la Conservation d’Angkor (eux-mêmes à réparer par ailleurs en de nombreux points pour en rétablir la fonctionnalité d’origine d’évacuation des eaux de ruissellement).

Côté sud, faire en revanche passer la majeure partie de ces réseaux fixes en surface à l’intérieur des boisements et en limitant les passages souterrains, et l’accompagnement archéologique nécessaire, aux seules traversées d’allées et aux esplanades hors boisement.

Pour ces dernières, privilégier l’implantation de ces réseaux souterrains dans l’axe des anciens « canaux » de la trame « urbaine » intérieure tels que révélés par les vues LIDAR et/ou emprunter le cheminement des allées gravillonnées actuelles à supprimer, dans l’épaisseur de leur couche de fondation.

En annexe sur ce secteur, le groupe d’experts émet par ailleurs les deux recommandations suivantes :

8. Donner des précisions sur le programme, qui semble actuellement à l’étude par l’Autorité nationale APSARA, pour le remplacement ou le rétablissement d’un certain nombre de supports de balustrades de la chaussée intérieure ouest d’accès au temple et dont une série semble avoir été déjà fabriquée, selon un modèle cependant non conforme au modèle d’origine.

9. Au vu de l’état d’abandon de l’ancien pavillon de présentation du dernier projet italien, implanté au sud, à l’entrée du monastère, invite l’Autorité nationale APSARA, à son appréciation, soit à démolir cette construction inutile, soit, si celle-ci peut être dédiée à un autre usage, à en assurer dans un premier temps la réfection de la couverture dans un matériau traditionnel adapté au contexte patrimonial du site.

Cette réflexion pourrait par ailleurs être valablement étendue à l’ensemble des pavillons analogues temporairement implantés à l’occasion de campagnes de travaux sur les différents ensembles monumentaux du site d’Angkor.